- innocemment
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• 1548; innoçamment 1349; de innocent♦ Avec innocence, sans faire ou sans vouloir faire le mal. « telle phrase qu'il disait jusque-là fort innocemment » (Paulhan). ⇒ ingénument (cf. Sans malice, sans songer à mal).Synonymes :- ingénument- naïvementContraires :- méchammentinnocemmentadv. Avec innocence, sans mauvais dessein.⇒INNOCEMMENT, adv.A. — Sans intention de mal faire. Causer, jouer, vivre innocemment. Ce ne serait qu'innocemment et contre mon gré que je viendrais à blesser quelques convenances (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 548). Soudain pris d'une colère que j'avais bien innocemment déchaînée (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 44) :• L'un extravagant et l'autre écervelée, ils manquaient de prudence, quand ils sortaient ensemble, ou même, à la maison, quand, le soir, ils causaient et riaient, accoudés au balcon. Ils se laissaient aller innocemment à une familiarité de manières qui devait fournir un aliment à la calomnie.ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 533.B. — Naïvement, ingénument. La réponse péremptoire qu'elle fit à une proposition d'entrer chez moi ou de me faire demander quelque chose, qu'avait dû innocemment formuler Albertine (PROUST, Prisonn., 1922, p. 15). Il [Henri Rousseau] peignait innocemment ce qu'il voyait? (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 291).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1349, 26 août (Mandement ds G. ESPINAS, Vie urbaine de Douai au Moy.-Âge, t. 4, p. 315 : cil de Douay maintiennent qui [sic] fut mors par mescief, sans malice et innocamment). Dér. de innocent; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 197.
innocemment [inɔsamɑ̃] adv.ÉTYM. 1538; innoçamment, 1349; de innocent.❖1 Avec innocence; sans faire ou sans vouloir faire le mal. || Gazelle qui s'ébat innocemment (→ Barbare, cit. 21). || Parole dite innocemment (→ Sans malice, sans songer à mal). || Goûter innocemment les biens (2. Bien, cit. 24) de ce monde.1 Il tombe encore innocemment dans la même faute (…)Descartes, Septièmes objections, Quest. IIe, §1, rem.REM. Il s'agit de la « Dissertation du R. P.… » avec les remarques de Descartes.2 Eh ! qui ne rougirait pas, monsieur, de voir tirer des conséquences aussi malignes des choses les plus innocemment faites ?Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 11.3 Tu as raison, notre embrassement était un inceste, mais nous ne le savions pas, nous nous jetions innocemment et sincèrement dans le sein l'un de l'autre.G. Sand, Lettres à Musset, 15 avr. 1834.4 (…) telle « pensée » (…) qu'il croyait avoir inventée; telle phrase qu'il disait jusque-là fort innocemment (…)J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 93.2 Vieilli. Avec naïveté, comme un innocent (2.). ⇒ Niaisement, sottement. — Ingénument. || Le douanier Rousseau « peignait innocemment ce qu'il voyait ? » (Malraux, les Voix du silence, p. 291, in T. L. F.).❖CONTR. Méchamment. — Volontairement.
Encyclopédie Universelle. 2012.